Ce dispositif a été créé à l'occasion d'une résidence d'un mois dans le cadre de la préparation du 3ème festival « Ostrale » à Dresde, du 17 juillet au 14 août 2009, puis présenté au public du 14 août au 6 septembre.

Le mois de préparation s'est déroulé dans le lieu même de l'exposition : une étable désaffectée dans ce gigantesque abattoir a aussi été mon atelier. L'essentiel des matériaux qui ont servi à la construction des machines a été collecté sur le site même d'Ostrale. Il faut dire que cette friche industrielle ne manquait pas de matières premières (bois, ferrailles, etc.), et que cette utilisation est un des principes fondateurs du festival.

La beauté hiératique de cette ancienne étable délabrée s'accordait parfaitement à l'esthétique de récupération et entrait naturellement en résonnance visuelle avec mes machines.

Cette résidence a aussi été l'occasion de travailler dans un lieu dont les qualités acoustiques me permettaient d'explorer tout le potentiel sonore des machines qui profitaient d'une réverbération naturelle tout à fait surprenante.

Le dispositif a fonctionné trois semaines sans défaillance mécanique ni informatique.

Mecha-Harmonien est constitué de dix machines pilotées selon le même principe que Mécaphonies – un ordinateur pilote les sculptures par le truchement d'une interface MIDI.
La principale différence technique réside dans le dispositif sonore, simplement constitué d'une table de mixage et d'un petit amplificateur, à l'opposé, donc, de la complexité de Mécaphonies #3. Peut-être est-il utile de préciser que le son ne subit aucun traitement informatique, les effets sonores étant uniquement dus à la qualité des matériaux ainsi qu'à la réverbération du lieu : les murs faisaient partie intégrante du dispositif, tant les effets générés par la circulation du son dans la pièce faisaient entendre des combinaisons harmoniques insoupçonnées.